Luc Chomarat,
Auteur du Polar de l’Eté

Luc Chomarat est né à Tizi-Ouzou (Algérie) en 1959.
Quand il n’écrit pas pour les gens qui lisent des livres,
il travaille dans la communication.
Il pratique le vélo urbain, le ukulele et la méditation.
Il vit entre Paris et la Nouvelle Aquitaine.
Contact presse :
pierre.fourniaud@lamanufacturedelivres.com
m.fremont@marestediteur.com
Les livres

L’Espion qui venait du livre
Points 2023
De poussière tu es fait, et à la poussière tu retourneras… L’Espion qui venait du livre était à l’origine un hommage nostalgique à la littérature populaire des années 60, celle qui ne paraissait qu’en poche et dans des points de vente parfois sidérants (merceries, etc) sous couvertures dites suggestives. Après son passage par le grand format à la Manufacture, le poche retourne au poche et nous rendons à César ce qui lui appartient. La collection Points réussit son coup une fois de plus, à mon avis en tout cas. Difficile de faire plus populaire et plus suggestif, en fait de couverture. Bob Dumont l’aurait adorée, celle-là, carrossée comme elle l’est. Pour ceux qui s’intéressent au destin passionnant des romans de gare des années 60, je recommande l’excellent ouvrage de Loïc Artiaga et Matthieu Letourneux, Aux origines de la pop culture, Editions de la découverte.
L’Espion qui venait du livre de Luc Chomarat (Points) 160 pages, 7,50€

Le fils du professeur
« On aurait dû mon père et moi se rapprocher à ce moment-là. Mais ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Je crois qu’il avait besoin de ma mère plus encore que moi, qu’il était perdu sans elle. Il ne savait même pas faire à manger. Ce bébé, c’était vraiment la poisse pour tout le monde. On était bien tranquilles avant.
Et puis, un jour, il a commencé à venir voir ce que je faisais dans la chambre, à m’aider pour les calculs et la lecture, même quand je ne lui demandais rien. Quand il m’expliquait je levais les yeux sur lui et je les ouvrais en grand, je voulais qu’il voie comme j’étais attentif. Je voulais qu’il reste là, dans la chambre, avec moi, à m’expliquer. Je faisais tellement d’efforts pour avoir l’air d’écouter que la plupart du temps je n’entendais rien de ce qu’il me disait. »
Le fils du professeur (Points) 288 pages, 8,30€

L’invention du cinéma
Marest 2022
« N’y allons pas par quatre chemins : Luc Chomarat est un génie. (…) Il réinvente le discours sur le cinéma et nous autres, critiques expérimentés et chenus, paraissons soudain pontifiants, balourds, ennuyeux… » (extrait de la chronique de Serge Kaganski dans Transfuge, choisi avec une fausse modestie qui m’étonne moi-même).
L’Invention du cinéma (Marest) 120 pages, 12€

L’Espion qui venait du livre
La Manufacture de livres 2022
Réédition en 2022 de ce qu’il faut bien appeler un classique, en tout cas à l’intérieur de mon œuvre. J’ai créé le personnage de Delafeuille en 1998. L’improbable trio qu’il forme avec John Davis, l’auteur rescapé des seventies, et Bob Dumont sa création un brin monolithique, rejoue à l’identique, si l’on peut dire, un séjour étrange et solitaire que je venais d’effectuer dans le Quercy, dans une maison isolée qu’on m’avait autorisé à squatter, perdue au milieu de champs silencieux qui dansaient langoureusement dans le vent d’été. Il me semblait clair à ce moment-là que jamais je ne reviendrais à la civilisation.
Bien entendu, un an plus tard j’étais très occupé à tirer des copies de mon manuscrit sur la photocopieuse de la multinationale qui avait bien voulu m’engager. Vingt copies, dans mon souvenir. Peine perdue. L’Espion n’a intéressé personne. Il a fallu attendre une décennie et des poussières pour que François Guérif, rencontré par hasard dans un cinéma, accorde son imprimatur, en 2014, chez Rivages. Le livre est passé à peu près inaperçu. Je fus le seul à considérer sa sortie comme un évènement.
Je pensais en avoir fini avec Delafeuille. En fait, je ne voulais plus de lui. J’avais inventé ce personnage (et j’ai mis un moment à comprendre cette évidence) parce que j’avais désespérément besoin d’un éditeur. Maintenant que j’étais publié pour de vrai, je voulais m’en débarrasser. Quand la Manufacture a accepté de publier la suite de ses aventures, le Dernier thriller norvégien, j’ai personnellement appelé l’éditeur, le vrai, pour lui dire que je ne désirais pas, finalement, voir cette chose imprimée. Je devais être en grande dépression, ou en crise mystique, ou va savoir. Au bout d’une heure d’une discussion pour le moins absurde, j’ai cédé, et Delafeuille a gagné une deuxième vie.
Le bougre est coriace. Le revoilà dans les librairies, glanant au passage ses trois T dans Télérama. Pas mal, pour un manuscrit qui date du siècle dernier, et refusé par toute la place de Paris.
L’Espion qui venait du livre de Luc Chomarat (la Manufacture) 160 pages, 16,90 €

Le Fils du professeur
« Le livre de la rentrée » s’il faut en croire Nicolas Mathieu. En fait, la rentrée littéraire 2021 comptait plus de cinq cents titres, donc la remarque m’a vraiment touché.
Toujours sur les tables à l’heure où nous mettons sous presse, le Fils du professeur a été bien accueilli : nombreux coups de cœur en librairie, sélection Fnac et plein de bonnes choses dans la presse, notamment Télérama, le Monde des livres et le Figaro magazine. Les mots « à hauteur d’enfant » et « madeleine de Proust » reviennent souvent, ce qui n’est pas faux, même si, je me surprends à le grommeler tout seul dans mon coin, ce n’est pas vraiment ce que je voulais faire avec ce livre. Pas seulement, en tout cas.
Alors nous sommes d’accord, les livres appartiennent aux lecteurs et c’est à eux d’en penser quelque chose, ce que bon leur semble. Mais il est toujours vivifiant et euphorisant de toucher juste, même si ce n’est qu’une personne au monde.
Nicolas Jaillet, avec sa verve savante, m’a sacré l’inventeur du « style indirect libre inversé » ce qui, pour le coup, était exactement mon intention, mais je n’aurais pas été capable de l’analyser avec une telle justesse, ni de la nommer avec une telle précision, n’étant pas suffisamment versé en linguistique (ou quel que soit le champ d’expérience nécessaire et qui me fait défaut, donc). J’ai été très ému aussi d’apprendre que des femmes pouvaient s’identifier à mon petit personnage, et des trentenaires aussi, preuve que l’aspect générationnel n’est pas si important que ça. D’ailleurs, s’il fallait avoir vécu les années trente pour apprécier Fitzgerald… Mais passons.
Sinon il semble que le twist final sépare les lecteurs en deux catégories, ceux qui le perçoivent et ceux qui passent à côté. Je dois avouer que je pensais pour ma part avoir eu la main trop lourde, être trop explicite, et c’était aussi l’avis de mon éditeur. Tout le monde ne lit pas le même livre, si on en doutait encore, voilà, c’est une nouvelle pièce à conviction à verser au dossier.
Quoi d’autre ? Ah oui, on a perçu de ci de là un lien avec le Polar de l’été, mais j’ai pour ma part mis du temps à le comprendre. Et pourtant… Il s’agit à nouveau d’une histoire de deuil impossible, et de la libération lorsqu’il advient, lorsque la mort de celui qui était indispensable est finalement admise. J’espère avoir un jour le courage de mes personnages. En attendant, continuer d’écrire.
Le Fils du professeur de Luc Chomarat (la Manufacture) 270 pages, 19,90 €

Le Dernier thriller norvégien
Points 2020
J’ai toujours beaucoup plus à dire sur les couvertures que sur les textes. Comme je le disais au début du Polar de l’été, c’est plus important pour moi. Bon, ok, c’est faux. Je fais tout mon possible pour écrire des textes de qualité, et si possible des textes qui n’ont pas de précédent. Pour le Dernier thriller norvégien, j’ai sué sang et eau sur chaque virgule. Et maintenant que tout est clair, parlons de la couverture.
J’ai détesté cette chose, quand on me l’a proposée. Où était passé mon bonhomme de neige, qui accueillait les lectrices avec un savant mélange d’ironie et de… bonhommie ? Un rapide test de couloir auprès de mes contemporains a confirmé le verdict. Tous les adultes raisonnables et cultivés de mon entourage trouvaient cette chose jaune et sanglante parfaitement déplacée.
Pour être sûr, je me suis tourné vers un expert, mon gourou digital native. Il a onze ans cette année et, mis en présence de l’objet, a formulé son approbation dans la seconde : « C’est trop beau » avant de retourner sur son i-pad faire un truc important.
La vérité sort de la bouche des enfants, Andersen lui-même en a apporté des preuves diverses et virtuoses. J’ai dû changer de point de vue. C’était ça ou vieillir encore plus. Je n’ai pas tardé à me rendre compte que cette couve éveillait en moi des échos de la pochette de Never mind the bollocks, et qu’il fut un temps où j’étais jeune et où j’avais accès au beau, même à celui qui faisait du bruit.
Alors voilà, j’ai dix ans de moins. Non, vingt.
Le Dernier thriller norvégien de Luc Chomarat (Points) 216 pages, 6,50€

Le Polar de l’été
« Il passe l’été sur l’Ile de Ré. Balades à vélo, crevettes grises, amis et profusion d’enfants, châteaux de sables, jeune fille au pair au corps de rêve… Tout irait pour le mieux, mais une question l’obsède : comment fait-on, quand on est auteur, pour mettre son livre entre les mains de toutes ces femmes qui bouquinent sur la plage ? »
Le Polar de l’été revient pour l’été 2020, sous une nouvelle couverture, la troisième en trois ans. C’est amusant, parce que le point de départ de l’intrigue, c’est la couverture d’un livre. La rêverie qu’elle entraîne, et le monde imaginaire auquel elle permet d’éclore. Ce livre est l’histoire d’un rêve, et ce rêve est l’histoire d’un livre. Plus exactement, l’histoire d’un homme qui cherche un livre à l’intérieur d’un rêve (mon héros) et bien sûr l’histoire d’un homme qui poursuit un rêve à l’intérieur d’un livre (moi).
Quand j’étais enfant, j’étais fasciné par les livres, pour la bonne raison qu’il y en avait partout dans la maison… et que je ne savais pas encore lire. Aussi gardaient-ils le goût enivrant de tous les possibles. Croyez-moi, c’étaient des histoires fabuleuses, à côté desquelles les chefs-d’œuvre de la littérature font figure de tentatives pitoyables.
Je n’ai jamais réussi à me défaire de ce sentiment, qui fait mon attachement (problématique) aux livres qui n’existent pas encore, aux manuscrits inachevés, aux titres indisponibles. Avec le Polar de l’été j’ai voulu retrouver et préserver cette magie, et c’est pourquoi ce livre parle d’un autre livre, un livre qui reste hors d’atteinte, qui garde ses secrets.
J’aime beaucoup ces petits pieds nus dans le sable. Le thème central du roman, il fallait bien qu’un jour ou l’autre on en parle un peu, c’est la paternité. Celle des œuvres, évidemment, mais aussi celle, plus littérale, que les enfants vous offrent sans marchander, et qui permet la transmission des châteaux de sable.
Le Polar de l’été de Luc Chomarat (la Manufacture) 210 pages, 16,90€

Le Dernier thriller norvégien
« Delafeuille, l’éditeur parisien, débarque à Copenhague pour y rencontrer le maître du polar nordique, au moment même où la police locale est confrontée à un redoutable serial killer : l’Esquimau. Coïncidence ? A peine installé à l’hôtel avec le dernier roman de l’auteur, Delafeuille découvre que la réalité et la fiction sont curieusement imbriquées… et qu’il pourrait bien être lui-même, sans le savoir, un personnage de ce thriller nordique… »
Tueur fou, flics au bord de la crise de nerfs, meubles Ikéa, livre à tiroirs, tempête de neige, ours polaires, Sherlock Holmes et la petite fille aux allumettes… A la veille de la sortie en poche du Dernier thriller norvégien, il est peut-être temps de dire un mot sur ce titre. Un titre qui annonce clairement la couleur. Alors, non, ça ne se passe pas en Norvège, mais soyons honnête : il ne s’agit pas non plus d’un thriller.
En tout cas, ce livre marque la fin d’un cycle, et si tout va bien, le début d’un autre. A l’origine, il s’agissait d’inscrire les personnages de l’Espion qui venait du livre dans un contexte contemporain. Delafeuille et Davis quittent la collection Espionnage du Fleuve Noir et son folklore vintage, pour sévir de manière encore plus radicale dans les blockbusters scandinaves qui se bousculent aujourd’hui dans les rayons. C’est donc à nouveau une réflexion sur l’écriture, et de façon plus appuyée, parce que le monde a évolué très vite, comme nous l’avons tous remarqué. C’est aussi une tentative de résistance au tout numérique, en cela un livre un rien désespéré, un peu triste. C’est enfin un hommage à Andersen, donc par bien des côtés, un conte, au sens le plus traditionnel du terme : il était une fois, et tout ce qui s’ensuit. Tout cela était prémédité, mais ce n’est pas tout.
Comme d’autres avant moi, j’ai finalement écrit, sans m’en apercevoir, une aventure inédite de Sherlock Holmes. Ceux qui ne croient pas qu’on puisse écrire quelque chose sans s’en rendre compte, n’ont jamais eu affaire à Sherlock Holmes. C’est quand même lui le plus fort.
Le Dernier thriller norvégien de Luc Chomarat (la Manufacture) 210 pages, 16,90 €

Le Polar de l’Eté
Le Polar de l’été a vécu son deuxième été, en édition de poche cette fois-ci. Bel exercice chez Points qui a conservé l’esprit vintage, en allant chercher du côté de Lichtenstein et du Pop art. C’est d’ailleurs par là que Télérama aborde l’objet, dans sa sélection… de polars pour l’été : «On aime la couverture trompeuse, wharolienne, de ce roman délicieusement manipulateur, rouge flashy avec ce titre éclatant : Le Polar de l’été. Car le polar ici n’est qu’un MacGuffin hitchcockien, un prétexte pour raconter autre chose. Le narrateur est écrivain, il court tout au long du livre à la poursuite d’un roman hard-boiled oublié des années 60, dont il garde un souvenir vague mais persistant. Et s’il le réécrivait pour en faire le roman que toutes les filles en bikini liraient sur la plage ? Et s’il écrivait, une fois dans sa vie, le polar de l’été ? A la poursuite du livre oublié, l’auteur revient chez lui, auprès de sa mère, retrouve son frère. Sa quête devient existentielle, et le roman se retourne, emprunte des chemins que le lecteur n’imaginait pas. Le temps qui passe, les amours qui se dérobent, l’enfance, les relations filiales. C’est piquant, subtil, drôle, mélancolique. Ce n’est certes pas le polar de l’été, c’est bien mieux que ça»
Le Polar de l’été de Luc Chomarat (Points) 210 pages, 6,50€

Un petit chef-d’œuvre de littérature
Marest 2018
C’est probablement la dernière fois que je me sentirai aussi libre. Libre d’écrire absolument ce que je veux, sans aucune considération pour aucun public d’aucune sorte, qu’il s’agisse de lecteurs fantasmés ou de critiques plus surréels encore.
A l’époque où j’ai écrit l’Espion qui venait du livre, je collectionnais les lettres de refus des éditeurs. Pour un Trou dans la toile, une décennie plus tard, et malgré la parution du Zen, la situation n’avait pas changé. Autant dire que je pouvais me permettre de raconter tout et n’importe quoi, cela ne faisait pas la moindre différence. Quant aux Dix meilleurs films de tous les temps, je ne pensais pas qu’un jour je croiserais quelqu’un d’assez fou pour le publier.
Le Polar de l’été, commencé après avoir obtenu le Grand prix de littérature policière, parle de cette liberté perdue : on attendait mon prochain bouquin. Fini de rire, mon gars, te voilà dans le grand bain.
Histoire de ne pas perdre cette liberté tout à fait, j’ai fait de cette peur l’un des thèmes centraux du livre. Très malin de ma part. Mais ce n’était sans doute pas suffisant. Coincé à un encombrant poste de direction dans la com, contraint d’écrire en cachette de mes subordonnés, au bord de la suffocation, j’ai commencé d’écrire dans la marge du Polar de l’été (que j’écrivais dans la marge de mes travaux officiels) des bribes, parfois nostalgiques, parfois ubuesques, parfois même sexy, selon mon humeur et le moment de la journée.
C’est ainsi que naissent les petits chefs-d’œuvre de littérature. Pas de plan, pas de projet, pas d’idée, pas de storytelling. Et c’est probablement la dernière fois, ne nous racontons pas d’histoires…
Un Petit chef-d’œuvre de littérature de Luc Chomarat (Marest) 140 pages, 9€

Les dix meilleurs films de tous les temps
Marest Editeur 2017
Serge Kaganski a parlé si intelligemment du livre dans les Inrocks que je ne résiste pas au plaisir de le citer (presque) intégralement : «Voilà un petit livre de cinéma assez merveilleux. Son auteur, Luc Chomarat (Grand Prix de la littérature policière 2016 pour Un trou dans la toile), est un virtuose du paradoxe, de la concision et de l’humour raffiné. Première fausse piste, le titre de son ouvrage. Il apparaît assez vite que notre homme ne va jamais dresser cette fameuse liste mais trouver prétexte en cet exercice à la fois ludique et vain pour parler de quelques cinéastes qu’il chérit.
A commencer par Yasujirô Ozu. A lire ses chapitres-bonsaïs, Chomarat semble avoir été contaminé par le sens de l’understatement et la limpidité du maître japonais.» (…)
Tout au long du livre truffé de (…) dialectiques désopilantes et de développements minimalistes, Chomarat dit ainsi le vrai en prêchant le faux, établissant l’air de rien quelques hypothèses profondes et inédites sur l’érotisme du cinéma d’Ozu, sur la différence entre Ozu et Naruse, ou osant des comparaisons intrigantes et pas idiotes entre Chishû Ryû (acteur fétiche d’Ozu) et John Wayne. Il applique le même traitement léger/profond, amusé/sérieux à Mario Bava, Dario Argento, John Ford ou Andreï Tarkovski, dont il montre à quel point les films sont ennuyeux et géniaux.
Ce livre fait un bien fou parce qu’il désacralise sans agressivité l’esprit de sérieux et de chapelle qui alourdit parfois la cinéphilie et la critique. Chomarat nous réapprend que le cinéma n’est pas obligatoirement un prétexte à guerre de positions ou un paillasson pour thésards pédants mais un terrain de jeu, un gai savoir incertain et subjectif qui n’exclut d’ailleurs nullement l’intelligence et la réflexion, comme le prouve ce livre élégant, subtil et souriant. »
Les Dix Meilleurs Films de tous les temps de Luc Chomarat (Marest Editeur), 120 pages, 9 €

Le Polar de l’Eté
La manufacture de livres 2017
Le Polar de l’Eté, c’est ce livre magique que les jolies filles lisent sur la plage en été. Autant dire un objet qui n’existe pas. Comme dit Bogart à la fin du Faucon Maltais : This… is what dreams are made of.
Je trouvais amusant de reprendre un thème assez classique du roman noir, où le protagoniste court après un magot, un jackpot, un graal dont il ne verra jamais la couleur, avec cette petite variante : le magot après lequel il court, c’est le roman lui-même. Très méta. Ca me plaisait bien. C’est donc l’histoire d’un écrivain qui court après le livre de quelqu’un d’autre, dans l’intention de le copier. Donc, dès le début, un petit problème de paternité… Par ailleurs mon héros est un être immature, qui voit ses enfants un peu comme des objets. Mais la vie, parfois, vous oblige à comprendre que les autres existent…
Mon intention était aussi et très arbitrairement d’écrire un roman japonais. Selon ma définition personnelle du roman japonais, évidemment. Pour moi ce sont des livres où il ne se passe absolument rien, et où pourtant quelque chose advient, quelque chose d’important, même si on ne peut pas dire quoi (en tout cas, moi je ne trouve pas). J’ai donc écrit l’histoire d’un copieur qui ne trouve pas l’objet qu’il a décidé de copier, ce qui donne une idée assez juste de la confusion dans laquelle me plonge la lecture des romans japonais.
Je voulais aussi faire un livre en forme de boisson fraîche, un objet vintage, avec une pin-up 50 sur la couverture (merci à mon éditeur de m’avoir suivi) et des personnages un peu hors du temps, quelque chose qui échappe à l’époque. Je voulais écrire un roman où il ne se passe absolument rien, et où pourtant, quelque chose advient.
Et puis, bien sûr, je voulais écrire le Polar de l’été. Une fois dans ma vie.
Le Polar de l’été de Luc Chomarat (la Manufacture) 210 pages, 16,90€

Un trou dans la toile
Rivages/Noir 2016
Grand Prix de Littérature Policière 2016
C’est mon cinquième titre publié, donc je ne suis plus tout à fait un débutant. C’est un peu la raison de ce blog. Je me suis dit qu’il était peut-être temps de faire mon trou sur la toile.
Le livre est né de la conjonction d’un certain nombre d’expériences personnelles, et de souvenirs de lectures, en particulier Borgès (l’Approche d’Almotasim) et Buzzati (auquel je rends un hommage aussi peu discret que possible en prêtant son nom à l’un des principaux protagonistes).
Même si l’histoire a fini par s’inscrire dans le contexte de ce qu’on appelle la digitalisation, mes premières tentatives pour écrire sur une quête aussi absolutiste (la recherche d’un individu dont l’existence est sujette à caution) datent d’une époque où personne ne pensait encore à écrire un mail. Disons que le monde moderne s’est arrangé, pour une fois, pour aller dans mon sens.
Le livre est disponible en version numérique, ce que je trouve très poétique. Ainsi que le hasard inespéré qui l’a inscrit au catalogue Rivages/Noir sous le numéro 1011.
Un trou dans la toile de Luc Chomarat (Rivages/Noir) 272 pages, 8,20 €

L’espion qui venait du livre
Rivages/Noir 2014
L’écriture de l’aventure devient l’aventure de l’écriture. J’ai trouvé cette jolie formule, reprise de Jean Ricardou, dans la critique de l’Espion par Alain Nicolas dans l’Humanité. Je n’aurais pas pu pitcher mon livre avec plus de précision et d’intelligence. L’espion n’est donc pas un roman policier, encore moins un roman d’espionnage, même s’il en utilise le folklore, pour lequel j’ai une tendresse particulière. Il s’agit effectivement d’une réflexion sur l’écriture. Partant, sur le plaisir. Puisque certains d’entre nous prennent encore du plaisir à lire des bouquins, et à d’autres activités dont la rentabilité immédiate peut être questionnée. Je me suis beaucoup amusé à l’écrire, ce qui ne m’empêche pas d’être très sérieux quant à ma définition, puisqu’on en parle, de la culture, et du plaisir, de toutes ces choses me semble-t-il un peu foulées au pied de nos jours. Comme tous les espions, il trompe son monde. C’est mon livre le plus engagé.
L’Espion qui venait du livre de Luc Chomarat (Rivages/Noir) 188 pages, 7 €

La Publicité
Que sais-je ? 2013
Ecrire un Que sais-je ?, outre que ça vous permet d’entrer dans la catégorie des experts, c’est tout simplement culte. 169 millions d’exemplaires dans le monde, quand même.
Et puis, un Que sais-je ?, c’est comme une DS21, un Laguiole ou un Bic Cristal. Ca fait partie du patrimoine.
En ce qui concerne la publicité, je vous prie de croire que je me suis appliqué. Je me suis même permis de donner mon point de vue de ci de là. Parce que c’était mon métier. Malgré tout, je me suis documenté avant. Ce fut une expérience très intéressante. D’abord parce qu’il existe une littérature copieuse sur le marketing, et une iconographie certaine sur la publicité. Mais on ne vous explique pas comment on passe de l’un à l’autre. Le gouffre béant entre commerciaux et créatifs, que j’ai connu toute ma vie professionnelle, reste à combler.
Si vous cherchez un bouquin qui ne diabolise pas cette profession, tout en expliquant comment ça se passe vraiment à l’intérieur des murs, this is it.
La publicité de Luc Chomarat (Que sais-je ?) 125 pages, 9 €

Le Zen de nos grands mères
Seuil 2008
Les traductions font l’impasse sur le mot zen (à titre d’exemple, en espagnol, la Sabiduria de nuestras abuellas, Ediciones B, 2008). Quand le livre est sorti, on le trouvait au rayon sociologie de la fnac ou dans d’autres coins improbables. Bref, voici le plus incompris du panier. J’en suis venu à me poser la question : qu’est-ce que je voulais bien dire avec cette chose ?
Mais les crises de confiance, comme le reste, ont une fin. Je ne me suis pas trompé en essayant, comme tant d’autres avant moi, de rappeler que le Zen ne consiste pas forcément à respirer de l’encens devant un bol de riz vide. C’est un état d’esprit (ou un non-état d’esprit) qu’il est toujours intéressant d’essayer de circonscrire en s’amusant, parce que ça fait passer la journée. Découvrez comment votre grand-mère peut vous mener au satori à coups de maximes bien senties.
Le Zen de nos grands-mères de Luc Chomarat (Seuil) 142 pages, 12 €

After dark my sweet
Rivages/Noir
Je suis très fier d’avoir traduit Jim Thompson.
C’est le seul livre que j’ai traduit, et je ne pense pas revenir un jour à la traduction. C’est donc une bénédiction d’être tombé sur un auteur que j’admire, et dont la découverte en mes jeunes années a été un choc. Ca peut. Stephen King disait quand même de lui qu’il était le seul à ne s’arrêter nulle part dans l’horreur.

La folle du roi
fleuve noir 1982
J’ai écrit la folle du roi à vingt ans. J’étais un enfant, et j’écrivais comme un enfant. Je jouais à écrire un roman hard-boiled. Le Magazine littéraire m’a pourtant cité, sous la plume de Claude Mesplède, comme un des 50 auteurs vivants qui comptaient dans le genre. Je ne peux qu’être reconnaissant, encore aujourd’hui, de cet accueil chaleureux.